Episode 1 : l'Attaque du requin
Mardi 23 AoûtLa mer était calme, transparente et le ciel d’un bleu turquoise. La grosse chaleur qui régnait en ce début d’après midi avait conduit les touristes à s’entasser sur la plage de Lagoon B, située au sud de l’île, et à rechercher quelque fraîcheur en se baignant.
Le poste de secours était débordé : ils avaient à gérer grand nombre d’entorses, de blessures diverses et même deux hydrocutions dont une qui avait nécessité l’intervention des pompiers.
Mathieu Granger, vingt-six ans, secouriste sur cette plage depuis un mois et demi était sur les nerfs. Les gens faisaient vraiment n’importe quoi ! Sitôt leur repas terminé, et après s’être bien exposés au soleil, ils rentraient directement dans l’eau. En conséquence de cela, ils avaient eu deux hydrocutions, dont une qui avait failli mal tourner. Il s’en était fallu de peu pour que la personne ne meure. Son rythme cardiaque était devenu très bas et elle avait perdu connaissance. Jusqu’à ce que l’hôpital ne les appelle, Mathieu était convaincu que la personne décèderait. Il ne sut par quel miracle elle s’en était sortie, mais cette annonce lui procura un grand soulagement.
Alors qu’il allait rentrer dans le poste de secours après une intervention auprès d‘un jeune homme qui avait marché sur une méduse, il détourna le regard vers une superbe jeune femme qui passa juste à côté de lui et qui alla s’installer non loin de l’eau. Elle posa son sac, déploya sa serviette et regarda la mer avec un petit sourire de bien-être avant de s’asseoir. Elle s’enduisit précautionneusement de crème solaire, puis prit un livre et en commença la lecture. Elle ne tarda pas à être absorbée par l’histoire et bientôt, elle n’entendit plus les bruits de la plage. La petite fille qui pleurait parce qu’une vaque avait détruit son château de sable, ou le gros chien des voisins qui aboyait sans cesse ne la gênèrent pas. Et pourtant, il y avait matière à être perturbé par ses voisins et leur étrangeté. L’homme, un grand maigre, ne cessait de rouspéter son chien parce qu’il aboyait, et ce dernier ne faisait que davantage de bruit en réponse aux réprimandes de son maître. La mère, dont la peau était d’un rouge à faire peur, grognait après son fils, qui jouant au football avec un autre garçon, ne cessait d’envoyer le ballon vers elle, alors qu’elle essayait désespérément de bronzer sur sa serviette. Même la parasol était ridicule, tant les motifs qu’il arborait étaient d’une innommable laideur.
Quelques instants plus tard, la jeune femme remit le livre dans son sac, posa ses lunettes de soleil sur sa serviette et se dirigea vers la mer. La température de l’eau avoisinait les vingt-six degrés, aussi n’eut-elle aucun mal à y rentrer. Elle commença par faire quelques brasses, tranquillement, sans se presser. Puis, elle se mit sur le dos pour faire la planche et se laissa voguer, au gré des vagues.
Elle ne vit pas l’aileron noir qui, fendant les flots arrivait sur elle à vive allure. Lorsqu’elle l’aperçut, il était trop tard. Son regard était celui d’une personne qui avait compris que sa vie allait se terminer dans les quelques secondes. Elle était absolument terrifiée et lança un cri strident, avant de disparaître soudainement dans l’eau. La mer, si bleu et transparente jusque là devint rouge sang.
Puis, l’aileron repartit aussi rapidement qu’il était revenu. Et peu à peu, la couleur rouge se dilua et tout redevint normal.
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